Postée il y a 13 jours
Les ylures de phosphonium encore appelés réactifs de Wittig doivent leur renommée en chimie organique à la réaction du même nom. Au début des années 60, l’équipe de Ramirez a préparé les carbodiphosphoranes, les premiers bis-ylures de phosphonium.[1] Des études récentes ont mis en exergue le potentiel de ces espèces en tant que source de carbone atomique (un atome de carbone complexé par 2 ligands de type L), d’où leur classification en tant que complexes de C(0).
En fonction des ligands utilisés, les bis-ylures permettent de transférer formellement le C(0) vers des substrats organiques. Notre équipe a largement contribué au développement de cette chimie avec la préparation de complexes dissymétriques (combinaison de ligands phosphine et sulfure) ou symétriques (combinaison de deux sulfures).[2,3]. Pour ce dernier modèle, les ligands sulfures étant très labiles, du carbone atomique peut être spontanément libéré en fonction des conditions opératoires.
Nous souhaitons, au cours de cette thèse, profiter de notre expérience en chimie des ylures pour développer davantage la chimie des bis-ylures et exploiter ces sources atomiques en chimie organique ou pour les matériaux. Cette thèse financée par l’ANR est développée en collaboration avec des experts en chimie théorique (V. Branchadell, UAB, Barcelone) et des matériaux (E. Flahaut, CIRIMAT, Université de Toulouse) afin de relever ce défi.
Le candidat / La candidate devra avoir une formation en chimie moléculaire solide. Une expérience dans la manipulation d'espèces très sensibles serait appréciée. Ce sujet conduira le doctorant à acquérir une large formation en chimie organique, théorique et en chimie des matériaux, ainsi qu'une capacité à utiliser une grande variété de techniques (RMN, IR, MS, GC...) pour la caractérisation de nouveaux composés.
Nous recherchons une candidate motivée / un candidat motivé, capable de travailler en équipe. Pour postuler, veuillez nous envoyer un CV, une lettre de motivation et le nom d'au moins 2 personnes de référence.
Bourse disponible (salaire brut de 2200 € par mois). Doctorat débutant le 1er octobre 2025.
[1] F. Ramirez, N. B. Desai, B. Hansen, N. McKelvie, J. Am. Chem. Soc., 1961, 83, 3539.
[2] a) N. Dellus, T. Kato, X. Bagan, N. Saffon-Merceron, V. Branchadell, A. Baceiredo, Angew. Chem., Int. Ed., 2010, 49(38), 6798; b) N. Dellus, T. Kato, N. Saffon-Merceron, V. Branchadell, A. Baceiredo, Inorg. Chem. 2011, 50, 7949
[3] a) U. Authesserre, V. S. Swamy, N. Saffon-Merceron, A. Baceiredo, T. Kato, E. Maerten, Molecules 2023, 28, 3295; b) S. Hameury, L. Bousquet, N. Saffon-Merceron, A. Baceiredo, D. Madec, E. Maerten, Dalton Trans., 2025, 54, 4142.